Relations
transatlantiques
Dîner
Atlantik-Brücke à Francfort. Trois points à souligner dans un discours
récent du nouvel ambassadeur US en Allemagne. Un sur le TTIP, un sur le
lobbying, un sur l'affaire des écoutes de la NSA.
1. Le TTIP (accord de libre-échange transatlantique) a en effet vocation de
devenir « la fondation d’un nouveau cadre stratégique, politique et économique
pour le 21ème siècle ». « Tout comme
l’OTAN nouvelle transcende les seules questions de sécurité, le TTIP est plus
qu’un simple accord sur le commerce et l’investissement. Lui aussi, il va
devenir la clef-de-voûte des relations transatlantiques ». Pourvu qu’il n’y
ait pas de « duplications inutiles »…
2. Appel à la mobilisation des milieux universitaires et du monde des affaires
« pour éduquer ceux qui sont dans les
organes législatifs lesquels finiront par voter sur la législation commerciale
». Que chacun prenne ses responsabilités (pour appliquer les consignes US
et mettre la pression sur ses députés).
3. Peu rassurant, l’ambassadeur prédit de
nouvelles fuites à répétition, du genre affaire
Snowden/NSA (« il y a tout lieu de
croire que ce type de fuites pourrait bien continuer à l’avenir »).
L’important est de ne pas se laisser impressionner. « Chaque fois que cela se produit, nous avons un choix: nous pouvons
soit nous arrêter dans notre élan, nous tordre les mains collectivement, et
mettre un frein à tout le travail crucial que nous menons ensemble,ou nous
pouvons continuer à avancer systématiquement sur tous les fronts. Je recommande
vivement cette dernière option ». Avançons, parbleu, avançons. L’espionnage
US massif en Europe n’est qu’une banale distraction.
NATO:
Ready, Robust, Rebalanced. Edifiant, le dernier discours prononcé par
Anders Fogh Rasmussen, Secrétaire général de
l’OTAN. La première partie est la démonstration éclatante que l’Alliance
vit dans un univers parallèle, la seconde fait l’étalage des trouvailles rhétoriques
nouvelles pour calmer les inquiétudes européennes. Il faut dire aussi qu’à la
fondation Carnegie Europe M. Rasmussen jouait, pour ainsi dire, « à la maison
». Pour preuve un papier au titre évocateur « oublions la PSDC et passons au
plan B » (consistant à nous en remettre à l’OTAN, bien sûr) de la plume du
directeur de cette fameuse institution.
Joint Strike Fighter F-35
Will
the F-35, the U.S. Military’s Flaw-Filled, Years-Overdue Joint Strike Fighter,
Ever Actually Fly?. Juste pour le
plaisir. Une multitude de petits détails
croustillants sur notre Joint Strike Fighter (F-35) préféré. Sous
le titre “Will it fly ?”, c’est maintenant Vanity Fair qui s’y est attelé. Pour
commencer : "the F-35’s current
limitations: the squadrons at Eglin are prohibited from flying at night,
prohibited from flying at supersonic speed, prohibited from flying in bad
weather (including within 25 miles of lightning), prohibited from dropping live
ordnance, and prohibited from firing their guns." Et ça continue dans la même veine, à n'en pas finir...
Trop beau pour être coupé/cité en morceaux, cet article est à lire en entier.
F-35
Wins Netherlands Fighter Replacement Competition. Et dire qu'il n'y aurait pas assez d'argent pour l'Europe
de la défense... Si on le dépense pour des programmes US censés détruire nos industries d'armement, on
comprend. "The Dutch have
budgeted €4.5 billion (US $6 billion) for the F-35. Because operating costs for
the F-35 are still undecided, the country is putting in a contingency reserve
of “10 percent for the investments and the operating costs.”"
Pour mémoire: un
épisode accessoire, mais non moins révélateur de l'ambiance des tribulations néerlandaises autour du
Joint Strike Fighter (F-35). C'était il y a onze ans... "The fiercely anti-immigration Pim
Fortuyn List, which came joint second in last month's general election after
its charismatic leader was shot dead, elected Mat Herben, 49, to succeed him.
"We were flabbergasted," a member of the List's board, Broos Schnetz,
said yesterday. "He is an old ministry of defence official and perhaps his
job was to infiltrate the operation to get the party to vote for the fighter,
something which we were always against". Media sources said it was bizarre
that Mr Herben, a proponent of Dutch involvement in the fighter project, should
join a party whose leader and members disagreed with him." (Andrew
Osborn, Fortuyn's
successor 'is security plant', The Guardian, 28 juin 2002)
F-35’s
Ambitious, New Fleet Management System. Une manière de plus pour enfermer les futurs acheteurs (européens pour la plupart) du Joint
Strike Fighter F-35 sous contrôle américain. "Ce n'est pas seulement un avion optimisé pour opérer en
coalition, il est difficile de voir comment il pourrait opérer du tout sans un
soutien US direct et constant". Quelques jours après avoir écrit cette
phrase, en 2009, Bill Sweetman tenait à donner des explications éclairantes
pour apprécier pleinement le système ALIS dont il est question aujourd’hui: "First of all, all JSFs are intended to
operate within an automated support and logistics system. It's as if your Mercedes had a chip
inside it which detected any fault and used wi-fi or a cell-phone to call a
computer, which directed a warehouse in Stuttgart to ship a part to your
dealer. But jets need fixing all the time, so without access to that system you
would quickly be grounded." Il suffit juste de remplacer Stuttgart par Fort Worth,
Texas, Etats-Unis. (Bill Sweetman, Mustard up my nose, 16
janvier 2009, Ares blog, www.aviationweek.com)
Précisions sur ALIS
dans l'article d'aujourd'hui (A noter comment l'approche innovative du
"design" de l'avion est mise en parallèle avec le caractère innovatif
du programme de gestion. Sachant ce qu'il en est de la première, cette
comparaison est tout sauf prometteuse pour la seconde) : "Just as the F-35 program broke ground to standardize an aircraft
design for three U.S. services and eight international partners, the Autonomic
Information Logistics System (ALIS) also reflects a new way of managing a
fleet. And, in the case of
the F-35, it is a multinational fleet that will share global resources."
"The idea behind ALIS is a single, central fleet-management tool that will
allow for truly predictive maintenance. Health data for the worldwide fleet
will be collated at a hub in Fort Worth and provide analysts with insight of
parts longevity or timing for inspections, for example."
Labour
Members Rebel On JSF, Audit Office Says Figures Don't Add Up (Pays-Bas). Malgré la décision qui se veut définitive, le JSF F-35 ne fait toujours pas l'unanimité aux
Pays-Bas. C'est pourtant si beau sur le papier. Et le moment de l'annonce si
opportun pour le Pentagone dont tous les programmes majeurs, et en particulier
le plus calamiteux d'entre eux, sont dans la ligne de mire lors des
négociations budgétaires US.
Countries
Bale Out of Fighter Deal. Comme
quoi les contraintes budgétaires
pourraient fournir l'occasion d'en finir avec les fausses raisons soi-disant
économiques derrière l'achat de matériel US. La crise comme une opportunité -
la rengaine pourrait marcher aussi dans le sens inverse de ce que proposent les
responsables "européens" du genre de MM. Rasmussen/Barroso etc..
Service national
obligatoire
Swiss to vote on military draft, a
national bedrock. Espérons
que les Suisses tiendront bon, et préserveront le précieux lien entre le Peuple
et son Armée. A la fois manifestation symbolique et outil pratique de l'esprit
de défense, la conscription apparaît
également comme un rempart potentiel contre de nombreuses dérives (que ce soit
la multiplication des "guerres de choix", les externalisations à
outrance ou la surtechnologisation contre-productive).
Elections
allemandes
Angela
Merkel toujours en tête des sondages mais l'écart avec l'opposition se resserre
à une semaine des élections allemandes. Tour d'horizon électoral à J-7 des
législatives en Allemagne, par la Fondation Robert Schuman. Pour l'aspect Snowden/NSA: « Le candidat de l'opposition a également
tenté de mettre la chancelière en défaut sur les révélations faites par Edward
Snowden, ancien consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA) des
Etats-Unis, à propos du programme de surveillance électronique PRISM par lequel
les Etats-Unis espionnaient les chancelleries européennes. 500 millions de
données allemandes auraient été récupérées chaque mois par l'Agence américaine.
"En tant que chancelière, Angela Merkel a fait le serment de protéger le
peuple allemand mais il a été porté atteinte de façon massive aux droits
fondamentaux des citoyens allemands" a déclaré Peer Steinbrück au
quotidien Bild. Le SPD a obtenu la création d'une commission d'enquête
parlementaire sur le sujet. Mais un proche de la chancelière, chargé des
services secrets, a publié un document montrant que Frank-Walter Steinmeier
(SPD), ancien ministre des Affaires étrangères (2005-2009), ancien
vice-chancelier (2007-2009) et actuel président du groupe SPD au Bundestag,
avait, alors qu'il était directeur de la chancellerie en 2002, signé un accord
avec les Etats-Unis et que le SPD était donc depuis longtemps au courant des
agissements de la NSA. » (Corinne Deloy, Angela Merkel toujours en tête des
sondages mais l'écart avec l'opposition se resserre à une semaine des élections
allemandes)
The
German election: What Europe expects - and what Germany will not do. Analyse sur la
politique européenne de l'Allemagne, par le European Council on Foreign
Relations. "Germany may be
central to European politics but it sees itself as a role model rather than as
a power with an obligation to lead." "Germans think that, rather than
chasing the pipedream of a global European diplomatic or military power, they
are showing by example an alternative vision of Europe’s role in the
twenty-first century." (Ulrike Guérot,The German election:
What Europe expects - and what Germany will not do)
Politique de
défense américaine
Rare Earth Elements in National Defense. Un récent rapport du Service de recherches du Congrès US
se penche sur la question des terres rares dans la défense nationale pour
évaluer les risques de dépendance
par rapport à la Chine: "the
potential for a nearly total U.S. dependence on foreign sources for rare earth
elements and the implications of this dependence for national security"
"The
United States is a major consumer of products containing rare earth elements.
These elements are incorporated into many sophisticated technologies with both
commercial and defense applications. From the 1960s to the 1980s, the United
States was the leader in global production of rare earths. Since that time,
processing and manufacturing of the world’s supply of rare earths and downstream
value-added forms such as metals, alloys, and magnets have shifted almost
entirely to China, in part due to lower labor costs and lower environmental
standards. A series of events and ensuing press reports have highlighted the
rare earth “crisis,” as some refer to it. One such event occurred in July 2010,
when China’s Ministry of Commerce announced that China would cut its exports of
rare earth minerals by about 72%. In September 2010, China temporarily cut rare
earth exports to Japan, apparently over a maritime dispute. This dispute
highlighted the potential for disruption of the world’s supply of rare earth
materials."
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