Shutdown (fermeture de l’Etat fédéral aux
Etats-Unis)
Barroso
serait-il un tantinet rancunier envers l’Amérique ? Visiblement, même le
très atlantiste président de la Commission européenne trouve difficile à
digérer la manière dont les US n’ont pas cessé de donner des leçons à l’Europe en matière de gestion de la crise
financière. Se posant en modèle, Washington n’hésitait pas à humilier les
dirigeants européens le plus publiquement possible (se sentant en terrain
conquis, il est même allé jusqu’à s’introduire à une réunion des ministres des
finances de l’UE sans y être invité).
Sans vouloir cibler
clairement les Etats-Unis, les propos de Barroso sont tout de même plutôt
explicites : "EurActiv a demandé à
José Manuel Barroso s'il avait des conseils à donner à Washington. Il a répondu
que si l’UE était dans la même situation, ses partenaires mondiaux la
jugeraient « de façon impitoyable ». « Si cela était arrivé en Europe, que ne
dirait-on pas sur l’Europe ? Imaginez que nous ayons maintenant un shutdown au
niveau des institutions européennes. Que dirait-on de l'Europe ? », s’est
demandé le président de l'exécutif européen, en ajoutant que le Vieux Continent
ferait l'objet de caricatures et de moqueries. »
Si, comme dit
l’article, « José Manuel Barroso n'a pas
l'intention de critiquer les "amis américains" de l’Europe », on
imagine ce qu’il en serait si l’envie lui venait un jour. « Pendant la crise, j’entendais tellement de gens dire : "vous en
Europe, vous n’êtes pas capables de prendre des décisions, vous êtes paralysés,
etc.". Maintenant je tiens à dire :
"écoutez, finalement, ce n’est pas simplement en Europe, ça peut arriver
dans des démocraties, même si c’est un seul pays. Alors, soyons tous plus modestes ». (Barroso : un « shutdown » en
Europe serait tourné en dérision, www.euractiv.fr
, 4 octobre 2013)
US embassy to EU in phase one of
'shutdown' Petit souvenir : il s’agit de l’ambassade américaine à l’UE qui
a vu ses effectifs augmenter de moitié au lendemain de l’annonce, en 1999, du
lancement de la politique de défense européenne. Afin de garder un œil sur
celle-ci, et s’assurer qu’elle ne heurte en rien la prédominance US/OTAN en matière de sécurité sur notre continent. Vu
l’évolution de la PSDC depuis, ‘shutdown’ ou pas ‘shutdown’, les diplomates US
peuvent dormir tranquille.
'The
memo notes that representatives of the world's only superpower must stop
"purchases of equipment, services, or supplies. It says: "No new
travel should be arranged; no one should make new arrangements to attend
conferences" and "no new offers of employment may be made". It
also says staff should not organise cocktail parties or other
"representational events."' (US embassy to EU in phase
one of 'shutdown', EUObserver, 2 octobre 2013)
L’A400M
A 400M Tout simplement le
meilleur - Simply the best. A l'occasion de la réception officielle par la France de son premier A400M, Orléans,
relire cet excellent rapport du Sénat. (Bertrand AUBAN, Daniel REINER et
Jacques GAUTIER, A 400M Tout simplement le meilleur - Simply the best, Rapport
d'information n° 627, de la commission des affaires étrangères et de la défense
du Sénat, 4 juillet 2012).
Historique : Reportage photos de
Theatrum Belli sur la cérémonie d'accueil et de baptême du 1er A400M Atlas à la
base aérienne 123 d'Orléans.
Magnifique, à couper le souffle. Fait penser à cette phrase de Marcel Dassault:
« Un bel avion est un avion qui vole bien ». (Theatrum Belli, 2
octobre 2013).
Emploi des forces et opinion publique
SF, drones et mercenaires: comment
réduire l'impact des pertes au combat sur l'opinion publique. Peut-être l'opinion publique serait-elle naturellement
plus tolérante (et plus respectueuse) envers les pertes inévitables si les dirigeants étaient plus regardants sur
les guerres où ils envoient nos soldats? Difficile de tolérer l'idée de perdre
des hommes juste « pour être bien vus de Washington »... (Philippe
Chapleau, SF, drones et mercenaires: comment réduire l'impact des pertes au
combat sur l'opinion publique, Lignes de défense, http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, 2 octobre 2013).
OTAN/ ambiance
La
Turquie justifie sa décision d’acquérir des systèmes chinois de défense
aérienne. « Les Chinois nous ont donné le
meilleur prix ». De quel droit les alliés s'en offusquent-ils ? A
force de clamer haut et fort que la défense est un poste budgétaire comme les
autres, et que nos achats d'équipements doivent être guidés par le seul
principe du "best value for money", pourquoi ne pas aller au bout de
la logique? A moins d'un changement radical de paradigme, un jour on finira
tous par faire nos emplettes militaires à Pékin.
Par contre, il semblerait que le cas turc est
un différent cas de figure. Vu le focus sur les accords de co-production et de
transfert de technologie, plutôt qu’un d’un choix purement mercantile, il s’agit
de considérations politiques, soit comme tactique de négociation, soit comme véritable
souci de souveraineté. (La Turquie
justifie sa décision d’acquérir des systèmes chinois de défense aérienne, Zone
militaire, http://www.opex360.com, 2 octobre 2013).
La Chine
China's
Military Expansion - A Chinese Perspective. La perspective chinoise sur la narrative qui présente Pékin comme une menace militaire globale.
Notons qu'il s'agit là des aspects strictement militaires, l'activisme
économico-financier (comme celui des fonds de souveraineté chinois) est un tout
autre débat. De toute façon, ce sont là les gouvernements européens qui
s'exposent de leur plein gré à l'entrisme et à la concurrence déloyale.
Revenant aux questions de défense proprement
dit: "In July, China's ambassador to
Washington spoke to CNN. Addressing the issue of the USA's "strategic
pivot" to Asia, Cui Tiankai said it was "not quite in proportion to
the real threat". Cui also suggested the USA was using the threat of North
Korea as a pretext to strengthen military alliances in the region." S'en suit un démontage, certes ouvertement partial mais
non moins éclairant, des arguments les plus souvent entendus pour décrire la
menace chinoise. A lire pour connaître l'autre face de la médaille. (Ai
Zhong-Guo, China's Military Expansion - A Chinese Perspective, International
security Network, 30 septembre 2013)
Affaire NSA/Snowden
'Follow the Money': NSA Monitors Financial World.
Compromis UE-US violé par l'Amérique. Et dire comment les
Européens se prenaient au sérieux, en négociant point par point l'accord SWIFT entre l'UE et l'US avec
un minutieux détail. Pour Washington c'était que du spectacle. A bien garder à
l'esprit pendant que nos dirigeants négocient le TTIP, pleins d'enthousiasme.
"The
most politically explosive revelations concern the agency's secret access to
the SWIFT networks. Following extensive debates, in 2010 the European Union
signed the so-called SWIFT agreement with the US. NSA documents from the archive of
whistleblower Edward Snowden now show that the compromise reached with the EU
is apparently being circumvented by the
US. A document from the year 2011 clearly designates the SWIFT computer
network as a "target."
"According
to the documents, one of the various means of accessing the SWIFT information
has existed since 2006. Since then, it has been possible to read the
"SWIFT printer traffic from numerous banks. The conflict is also
particularly sensitive because the documents reveal the close involvement of
the US Treasury in selecting the program's spying targets. Indeed, according to
the documents, there is an exchange of personnel in which NSA analysts are
transferred for a number of months to the relevant department in the US
Treasury." (Laura Poitras, Marcel Rosenbach and Holger
Stark, 'Follow the Money': NSA Monitors Financial World, Speigel Online 16
septembre 2013).
Joint Strike Fighter
F-35 JPO Draws ‘Quality Assurance’ Critique from DoD IG. D'après l'Inspecteur général du Pentagone, "le
programme à un trillion de dollars" n'est toujours pas vraiment fiable. “Our
assessment determined that the F-35 JPO oversight of Lockheed Martin was
inadequate and that the Defense Contract Management Agency (DCMA) oversight of
the contractors was ineffective. These issues may result in nonconforming
hardware, less reliable aircraft, and increased cost,” according to the
report." (F-35 JPO Draws ‘Quality Assurance’ Critique
from DoD IG, http://defensetech.org,
30 septembre 2013).
Négociations de libre-échange
TPP a Trojan horse. Il paraît que le pendant
asiatique de la TTIP (accord de libre-échange transatlantique en
négociation) n'est pas non plus un franc succès populaire. "In 2008, the United States joined
the talks "and has espoused a hard core complete free trade policy",
which has vastly expanded the scope of the negotiations. With both the US and
Japan as participants, the pact would cover nearly 40% of the world's
economy."
"Although the TPP negotiations have been held in the name of the people, the draft texts have been shrouded in secrecy not only from the public, but also members of the Diet in Japan, and civil society, thereby precluding public scrutiny and public input. Reportedly, the countries have signed up not to reveal the contents of the agreement for four years after the signing of the agreement. All public information comes from leaked texts. Bizarrely, the TPP makes a special exception to "a group of some 600 trade 'advisers', dominated by representatives of big businesses." (Sachie Mizohata and the Association of University Faculties , TPP a Trojan horse, in Asia Times, 27 septembre 2013).
"Although the TPP negotiations have been held in the name of the people, the draft texts have been shrouded in secrecy not only from the public, but also members of the Diet in Japan, and civil society, thereby precluding public scrutiny and public input. Reportedly, the countries have signed up not to reveal the contents of the agreement for four years after the signing of the agreement. All public information comes from leaked texts. Bizarrely, the TPP makes a special exception to "a group of some 600 trade 'advisers', dominated by representatives of big businesses." (Sachie Mizohata and the Association of University Faculties , TPP a Trojan horse, in Asia Times, 27 septembre 2013).
La négociation du
Pacte transatlantique UE-USA est mal engagée. Rappelons que l’exception culturelle est un point
névralgique des relations franco-américaines depuis fort longtemps. En 1946,
l’accord Blum-Byrnes lie les emprunts d’argent US à la France à la condition de
laisser entrer les films américains librement, et de limiter le quota réservé
aux films français à quatre semaines sur treize, soit une diminution de moitié
par rapport aux années précédentes.
Lors des négociations à l’OMC portant sur la libéralisation des services dans les années 1990, La France a beaucoup profité de sa fermeté sur le volet audiovisuel. En prenant une position sans concession qui « refuse de considérer la culture comme une marchandise », la France a su fédérer l’UE derrière elle. Grâce à cette image de chef de file naturel contre le rouleau compresseur américain, les répercussions positives pour la diplomatie française s’étendaient même à d’autres partenaires et à d’autres domaines.
Pour ce qui est des
négociations actuelles, l'article note que « Avant même le report des
dernières discussions commerciales prévues entre l'Union européenne et les
Etats-Unis, les négociations visant à donner naissance au pacte de libre
échange le plus important au monde s'annonçaient particulièrement ardues. La France a
réussi une nouvelle fois à imposer le concept de l'"exception
culturelle", qui exempte les industries culturelles de tout libre échange
pur et dur, aux Etats-Unis, au risque que ces derniers demandent la même faveur
dans d'autres secteurs, pour des motifs de sécurité. »
« Une première
série d'entretiens en juillet a pâti de l'affaire des écoutes mondiales de la
National Security Agency (NSA) américaine révélées par l'ancien consultant de
l'agence en fuite Edward Snowden et qui auraient aussi concerné des bâtiments
de l'Union européenne. Alors même
que les négociateurs allaient entrer dans le vif du sujet pour aboutir à un
accord d'ici la fin de l'année prochaine, la fermeture partielle des
administrations fédérales américaines a provoqué l'ajournement des discussions
qui devaient avoir lieu la semaine prochaine à Bruxelles. Enfin, de fortes
divergences se font jour entre Bruxelles et Washington sur l'un des domaines
les plus importants d'un éventuel futur pacte: la finance. » (La
négociation du Pacte transatlantique UE-USA est mal engagée, Reuters, 6 octobre
2013).
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