L’argument-constat
selon lequel « de toute façon, tout le monde espionne tout le monde » tombe
complètement à côté de la plaque. Nous le savons déjà, le problème n’est pas
là. L’utilité de telles affaires (scandale NSA/Snowden aujourd’hui, les câbles
diplomatiques divulgués par Wikileaks en décembre 2010) n’est pas de nous
révéler quelque chose d’absolument inouï. Au contraire, elles mettent la
lumière sur ce qui est l’évidence même. A savoir que nos rapports avec
l’Amérique sont basés sur la bonne vieille logique des relations d'Etat à Etat.
Autrement
dit sur la Realpolitik.
Un fait que l’on
dissimule d’habitude derrière la rhétorique sur nos valeurs et intérêts partagés,
et sur notre appartenance à une seule et même « communauté occidentale». Un
discours bien pratique pour justifier en Europe nos abandons, nos renoncements
et notre « servilité pitoyable » (pour reprendre l'expression de l'ambassadeur
chinois). Mais un discours qui est aussi particulièrement discrédité en ces
moments de vérité, hélas, beaucoup trop rares et fugaces.
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