Vingt-deux
universités et instituts de recherche allemands ont été financés
par le Pentagone, à hauteur de plus de 10 millions de dollars depuis l’an
2000. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes à la fois pratiques et
déontologiques.
Certes, il s’agit
d’une somme dérisoire par rapport aux milliards par an avec lesquels le
Département de la défense US irrigue les universités américaines en permanence.
Mais pas aussi dérisoire que ça, si l’on la compare aux 46 millions d’euros que
Berlin avait accordés, de 2000 à 2010, à ses propres chercheurs dans les
domaines relatifs à la défense. Ce qui veut dire que le Pentagone finance à peu
près un sixième de ce type de recherches sur fonds publics dans les universités allemandes.
Laissons les
chercheurs d’outre-Rhin se débrouiller avec le casse-tête posé par les «
clauses civiles » en vigueur dans beaucoup de leurs universités. Tirons au
clair juste deux choses à ce sujet. D’une part, l’argument de « recherche
fondamentale », donc soi-disant innocente, ne tient pas debout dans ce cas,
puisque le Pentagone est statutairement obligé de n’accorder des contrats que
s’il y a des applications militaires en vue. Point final.
D’autre part, on
est admiratif devant le zèle atlantiste du chercheur allemand (sur des explosifs,
à Munich, dans le cadre d’un programme financé par le Pentagone à hauteur d’un
demi-million de dollars) qui se justifie en disant
que « si vous croyez en l’alliance OTAN, il n’y a pas de mal » à se laisser
financer par le Département de la défense américain. Certes. Par contre, si ça
se trouve que vos commanditaires étrangers espionnent
vos propres responsables politiques, du coup cela devient quand même un peu
plus problématique…
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