Le voilà, le tout nouveau Quadrennial
Defense Review du Pentagone, prêt à être disséqué par les alliés
anxieux de voir s’ils sont toujours dans les bonnes grâces de Washington. De ce
point de vue, le document est dans la droite lignée de la rhétorique-tactique
des responsables US, telle qu’elle fut exposée lors de la Wehrkunde (Conférence
sur la sécurité annuelle à Munich) de février dernier. L’Amérique y souffle le
chaud (tout en fanfare) et le froid (en catimini). Convaincue, à juste titre, que c’est la meilleure manière de rendre les
Européens toujours plus dociles.
Au prime abord, les alliés ont tout lieu de se réjouir. Ils sont à la fois loués (comme étant « fidèles et capables »)
et rassurés (l’engagement des USA dans l’OTAN reste « ferme et résolu »).
De surcroît, l’Amérique se montre plus modeste que d’habitude, et se dit non
seulement prête mais carrément obligée, du fait des coupes budgétaires, d’attacher
une importance cruciale aux alliances et aux alliés. Hourra. Il y a de quoi
alimenter de faux espoirs en Europe (sur un partenariat enfin plus équilibré) et se donner une bonne
conscience (pendant que l’on se renie toujours un peu plus au nom de cette
belle amitié).
Evidemment, le côté rassurant et positif n’est qu’une
première lecture, tout juste bonne à fournir des éléments de langage aux rédacteurs
des discours euro-atlantistes en mal d’une « narrative ». L’avertissement,
lui, est plus caché; mais il n’en est que plus persuasif. Par rapport au QDR
précédent (daté de 2010), l’Europe se voit reléguée au second plan derrière
l’Asie. Un subtil réarrangement qui n’échappera à personne, dans les
chancelleries de notre vieux continent.
Déjà traumatisés par le spectre d’un possible
désintérêt américain esquissé dans les semonces du Secrétaire à la défense Robert
Gates en juin 2011, puis par l’annonce du
pivot vers l’Asie en janvier 2012, les dirigeants européens vont pouvoir se
tordre les mains en voyant l’Europe mentionnée seulement après la section
consacrée à la région du Pacifique. Traitée, quelle dégringolade !, parmi « les
autres parties du monde ». Et ce n’est pas tout.
Ils vont sans doute apprécier aussi le message subtil de cette phrase toute en finesse selon laquelle : « Nous avons un intérêt profond et durable en un partenaire européen qui soit militairement capable et politiquement prêt à se joindre aux Etats-Unis pour relever les futurs défis de sécurité ». Traduction : Gates vous a déjà dit que nous ne sommes point intéressés ni par des incapables ni par des réticents qui se font trop prier avant de s’engager à nos côtés, comme supplétifs, dans nos aventures militaires (que ce soit sur le terrain ou dans le domaine du cyber).
Heureusement que le QDR donne des indications claires aux Européens pour savoir comment préserver leur statut de junior partenaire. Les meilleurs élèves devraient se laisser aller dans l’engrenage d’une collaboration toujours plus étroite avec l'Amérique, en matière de « planification des rôles et missions, ainsi que des investissements dans les futures capacités ». Sans surprise, le document met en exergue l’exemple le plus abouti, à savoir le Royaume-Uni. Pour mémoire : c’est le pays dont le ministre de la défense admet ouvertement que sa « politique de défense repose sur la présomption que nous n’allons pas combattre dans une guerre d’envergure sauf en partenariat avec les Etats-Unis ».
Ah, j’oubliais. Le meilleur moyen pour améliorer l’interopérabilité avec l’Amérique ? C’est évidemment l’achat des Joint Strike Fighter F-35, comme ne manque pas de nous le préciser ce document hautement « stratégique ».
Ils vont sans doute apprécier aussi le message subtil de cette phrase toute en finesse selon laquelle : « Nous avons un intérêt profond et durable en un partenaire européen qui soit militairement capable et politiquement prêt à se joindre aux Etats-Unis pour relever les futurs défis de sécurité ». Traduction : Gates vous a déjà dit que nous ne sommes point intéressés ni par des incapables ni par des réticents qui se font trop prier avant de s’engager à nos côtés, comme supplétifs, dans nos aventures militaires (que ce soit sur le terrain ou dans le domaine du cyber).
Heureusement que le QDR donne des indications claires aux Européens pour savoir comment préserver leur statut de junior partenaire. Les meilleurs élèves devraient se laisser aller dans l’engrenage d’une collaboration toujours plus étroite avec l'Amérique, en matière de « planification des rôles et missions, ainsi que des investissements dans les futures capacités ». Sans surprise, le document met en exergue l’exemple le plus abouti, à savoir le Royaume-Uni. Pour mémoire : c’est le pays dont le ministre de la défense admet ouvertement que sa « politique de défense repose sur la présomption que nous n’allons pas combattre dans une guerre d’envergure sauf en partenariat avec les Etats-Unis ».
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