Une Ecosse indépendante ? On n'en veut surtout pas, à en juger par la panique qui s’est emparée ces
derniers temps des élites « occidentales ». A mesure que les indépendantistes
montaient dans les sondages, certains n’ont pas été avares de pressions et de (plus
ou moins) subtiles mises en garde.
Après
la petite phrase de Barroso, l'ex-président de la Commission européenne, prévoyant « qu’il serait difficile, sinon
impossible » pour une Ecosse indépendante de (ré-)adhérer à l’UE, c’est
au tour du Secrétaire général sortant de l’OTAN, le danois
Rasmussen, de brandir des menaces. Celui-ci tenait notamment à préciser, à trois jours du référendum, qu’Edinburgh ne deviendrait pas
automatiquement membre de l’Alliance la plus réussie de l’Histoire.
Sans
parler de l’entrée en scène des Clinton, manifestement très mobilisés contre une éventuelle indépendance écossaise. Entre une Hillary
déclarant à la BBC qu’elle « détesterait »
si le Royaume-Uni « perdait l’Ecosse »,
et son époux
faisant la campagne du Non (à savoir le refus de l'indépendance) « dans
un esprit d’amitié », juste parce qu’un vote en faveur de rester dans
le Royaume-Uni « enverrait un
message puissant d’identité et d’inclusion au monde entier », il est
difficile de trancher.
Mais
la palme revient incontestablement au président Obama qui, une fois n’est pas
coutume, n’a pas hésité à se mouiller en prenant une position claire, en faveur du
maintien de l’unité de son allié fidèle. Depuis début juin il nous sert
et ressert
(cette fois-ci sous forme d’un tweet) la même formule sur le Royaume-Uni que l’Amérique
voudrait voir « fort, robuste et uni ».
Les
raisons en sont multiples. Un très
remarqué éditorial de Washington Post en avait énuméré quelques-unes dès
2012, en faisant noter qu’une « Ecosse
indépendante affaiblirait considérablement le principal allié militaire et
diplomatique des Etats-Unis, en même temps qu’elle créerait encore un autre mini-Etat
européen incapable de contribuer de manière significative à la sécurité globale ».
Comme le Royaume-Uni le faisait, soi-disant, en Afghanistan ou en Irak…
Ajoutons-y
un autre cauchemar de l’Amérique. Son cheval de Troie favori dans l’UE y serait
non seulement affaibli, mais – sans les Ecossais réputés pro-européens – il se
retrouverait encore plus tourné vers la sortie. Or aujourd’hui, c’est ça la
première préoccupation des dirigeants américains vis-à-vis du Royaume-Uni. Il
faudra maintenir celui-ci dans l’UE, à tout prix. L’administration US n’hésite
donc pas à s’ingérer de plus en plus massivement et ouvertement dans les
affaires intérieures de leur allié britannique (et cette fois-ci c’est l’éventuel
référendum en 2017, sur l’appartenance à l’UE, qui est dans leur ligne de mire).
Voir aussi:
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